Ce post est un résumé de ma présentation lors de BrightonSEO en octobre 2024 sur la validation des efforts d’optimisation des performances web et des Web Vitals
Je fais du conseil en performance web depuis de nombreuses années, et l’une des choses les plus frustrantes que je rencontre souvent est que les gens optimisent des éléments sur leurs sites sans même savoir si cela a réellement fonctionné ! Au fil des projets, j’ai constaté que nous nous concentrons bien plus sur les aspects techniques de l’optimisation de la vitesse des sites que sur la mesure de l’impact réel.
Pourquoi la performance web est-elle importante ?
Certaines entreprises justifient le travail sur la vitesse des sites pour leurs utilisateurs, d’autres pour le SEO, l’optimisation des taux de conversion, l’accessibilité, ou même pour réduire les coûts. Mais si l’on prend un peu de recul et que l’on adopte une vision plus globale, on constate que toutes ces raisons ont un impact direct sur une seule chose : votre entreprise.
À mon avis, se concentrer sur une seule raison pour améliorer les performances web n’est pas la meilleure approche. Beaucoup le font pour le SEO et les classements. Ne le faites pas pour une seule raison. Faites-le pour vos utilisateurs et pour votre entreprise.
La performance web coûte de l’argent
Au-delà des développeurs, chefs de projet, propriétaires de produit et ingénieurs QA, le tarif d’un consultant expérimenté en performance web commence à 1500 $. Cela revient à 1 $ toutes les 30 secondes.
Ainsi, si je dis : “Ne chargez pas en différé l’image principale de la page produit (PDP) pour ne pas retarder son affichage et impacter négativement le LCP”, cela coûte 1 $.
Résultats imprévisibles de la vitesse du site
La frustration vient du fait que les équipes investissent beaucoup d’argent et d’efforts, mais, au final, elles ne parviennent pas à mesurer l’impact ou à en apporter la preuve. C’est vraiment triste. Pire encore, les projets peuvent facilement déraper.
Voici un exemple : un projet de migration web initialement prévu pour améliorer les Web Vitals et l’expérience utilisateur. Vous savez, les nouveautés technologiques et les frameworks modernes. Les développeurs adorent mettre à jour leur stack technique vers les versions les plus récentes et tendances, principalement parce que, dans les notes de version de ces frameworks, on lit : amélioration des Web Vitals ou réduction significative du TTFB (Time To First Byte).
Résultat ? Ce site a doublé son TTFB. Triste.
Cet exposé a pour objectif de vous aider à réussir vos projets d’optimisation de vitesse de site web et à mesurer l’impact de vos actions. Rendons la performance web plus prévisible et prouvée.
Je pense que les principales causes de ces échecs sont :
- L’utilisation d’outils inadéquats,
- Le suivi des mauvais indicateurs,
- L’absence d’attentes claires dès le départ.
Google Lighthouse est-il utile pour valider les optimisations de vitesse ?
Non. Google Lighthouse n’est pas le meilleur outil pour valider vos efforts d’optimisation. Consultez notre article intitulé : “Les angles morts du score Google Lighthouse pour les Web Vitals“.
En deux mots : Google Lighthouse est un outil d’émulation (un robot) et ne représente pas ce que vos utilisateurs expérimentent réellement sur vos pages.
Adoptez un outil RUM pour valider vos efforts
Pour réussir, vous devez :
- Configurer les bons outils,
- Mesurer vos performances actuelles,
- Établir une base de référence pour comparer l’impact des optimisations.
Pour cela, vous avez besoin de données réelles d’utilisateurs naviguant sur votre site : c’est ce qu’on appelle un outil de monitoring en temps réel des utilisateurs (Real User Monitoring ou RUM).
Qu’est-ce qu’un RUM ?
Un outil RUM fonctionne comme une station météo :
- Une station météo utilise des capteurs pour donner en temps réel les conditions climatiques (pluie, vent, soleil) et permet de surveiller, alerter et prédire les conditions à venir.
- De la même manière, un outil RUM, grâce à un petit code intégré dans votre site web, fournit des données utilisateur en temps réel (temps de chargement, lenteur, interactions) et évalue l’expérience utilisateur comme rapide, lente ou saccadée.
Les objectifs principaux d’un RUM :
- Prioriser : Identifier les zones les plus critiques pour l’expérience utilisateur.
- Surveiller : Suivre en continu les performances du site.
- Alerter : Être informé immédiatement des problèmes.
- Valider : Mesurer l’impact des optimisations effectuées.
Les données issues du RUM offrent deux avantages :
- Une vue claire de l’expérience utilisateur.
- Une capacité à optimiser et vérifier l’impact.
On peut alors boucler ces deux étapes :
- Obtenir une vue claire.
- Optimiser et mesurer.
C’est pourquoi les données RUM sont essentielles. Selon moi, aucun projet sérieux en performance web ne peut réussir sans elles.
Choisir un outil RUM adapté
Le but n’est pas de choisir l’outil RUM le plus complexe du marché. Plus c’est simple, mieux c’est. Les outils complexes ne sont souvent pas adoptés par les équipes. Optez pour un RUM facile à utiliser et suffisant pour vos besoins. Après tout, nous faisons de l’optimisation web, pas de la recherche spatiale pour la NASA.
Comment exploiter les données RUM ?
Les données de performance web sont asymétriques. Il est donc essentiel de les diviser et de les segmenter pour en extraire des insights précieux.
Un outil RUM permet de segmenter les données selon plusieurs axes :
- Par appareil (mobile, tablette, desktop, TV connectée).
- Par qualité/connexion Internet des utilisateurs.
- Par localisation géographique.
- Par type de navigation (chargement initial, rechargement, navigation arrière-avant, cache).
- Par CPU et mémoire des appareils utilisés.
En conclusion :
Un RUM simple et bien configuré peut transformer vos projets en réussite mesurable. Ne vous contentez pas d’outils d’émulation comme Lighthouse ; adoptez des données réelles pour des résultats concrets et impactants.
Voici un exemple de données de performance web pour un site e-commerce français et international.
Si nous examinons les utilisateurs basés en France, les résultats sont presque parfaits. Mais si nous analysons l’expérience des utilisateurs basés au Liban… Ah ! C’est une autre histoire. Le TTFB (Time To First Byte) double, et nous passons d’un CLS (Cumulative Layout Shift) parfait à un score échoué.
Sachant que les utilisateurs libanais sont les troisièmes clients les plus importants en termes de dépenses, cela rend le sujet d’autant plus crucial.
Un autre exemple de segmentation des données RUM : un grand éditeur de presse français.
- En 4G, le LCP (Largest Contentful Paint) est parfait.
- En 3G, le 75e centile dépasse les 4 secondes !
Ces données mettent en évidence l’importance de segmenter et d’analyser les performances selon différents contextes utilisateurs pour optimiser l’expérience là où cela compte vraiment.
L’optimisation doit être atomique :
Une autre raison pour laquelle les équipes échouent à valider leurs optimisations de performance web est l’absence d’attentes claires. J’entends souvent : “Optimisons nos images.” Et ça s’arrête là. Ce n’est pas suffisant. L’optimisation des images est très vague et englobe des dizaines de techniques différentes.
Vous ne pouvez pas effectuer plusieurs optimisations en même temps tout en sachant précisément ce qui a fonctionné.
Il est essentiel d’effectuer des optimisations petites, isolées, détaillées et atomiques. Ces optimisations sont plus faciles à valider.
Format de ticket ou de tâche que j’utilise en consulting web
Lorsque je fais du conseil en performance web, voici le format que j’utilise pour formuler une tâche ou une optimisation :
- Titre de la tâche :
Exemple : Ajouter “fetchpriority” high à l’image principale.
Si je m’arrête là, ce ne sera pas suffisant. - Détails supplémentaires à spécifier :
- Objectif clair : Pourquoi cette optimisation est-elle importante ?
- Indicateur ciblé : Quel Web Vital ou métrique cette optimisation vise-t-elle à améliorer (par exemple, LCP) ?
- Résultat attendu : Quels sont les gains attendus après l’implémentation ?
Avec ce niveau de détail, il devient possible de valider chaque action individuellement et de s’assurer qu’elle produit les effets escomptés. Les optimisations atomiques permettent de garder un contrôle total sur l’impact réel de vos efforts.
Notes finales
Pour réussir votre projet d’optimisation de vitesse de site et des Web Vitals, il est essentiel de pouvoir valider l’impact de vos actions. Les principaux leviers pour y parvenir sont :
- Adoptez un outil RUM et apprenez à l’utiliser. Faites en sorte que votre équipe l’adopte également.
- Surveillez les bonnes métriques : utilisez des percentiles plutôt que des moyennes pour des analyses plus précises.
- Effectuez des optimisations atomiques : elles sont plus faciles à valider et permettent de mesurer les résultats avec clarté.
En combinant ces approches, vous maximiserez vos chances de succès et garantirez des résultats mesurables pour votre projet.
Vous pouvez consulter les diapositives ici et regarder le replay (bientôt disponible) sur le site de BrightonSEO.
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